Émilie ne s’en laisse pas conter. Du haut de ses douze ans, la fille de l’aubergiste d’Argeronne se sent à l’étroit entre ses parents, qui ne vivent que pour leur commerce et qui, déçus de n’avoir eu qu’une fille, ambitionnent simplement pour elle un bon mariage. Émilie parvient heureusement à s’épanouir auprès d’autres adultes du village dont le docteur Bernard qui lui ouvre de nouveaux horizons. Mature sur bien des sujets, Émilie n’en demeure pas moins une jeune fille délurée et rebelle. En bute à l’autorité du maire et du curé, ses parents sont sommés de la « reprendre en main ». Le docteur se porte garant de la fillette et la recueille chez lui. Elle devient alors son messager discret auprès du pharmacien de la ville voisine et prend part à la Résistance sans en être pleinement consciente. Un beau dimanche de mai, une famille juive trouve refuge à Argeronne. Au premier regard, Émilie tombe amoureuse du fils aîné, David. Elle n’aura dès lors de cesse de le protéger, au mépris de sa propre sécurité.
Pierre Delahaye est né en 1936, dans un petit village entre Caen et Rouen. C’est dans ce village, berceau de sa famille, qu’il fit toute sa carrière de médecin. Ayant toujours rêvé d’écrire mais ne trouvant jamais le temps, il profite aujourd’hui de sa retraite pour reprendre ses notes et écrire des romans. La Messagère de l’aube est largement inspiré de son enfance pendant l’Occupation et la Libération, de faits et de personnages réels. Mais c’est surtout au contact de ses propres filles qu’il a imaginé le fabuleux personnage d’Émilie.